Ce roman est le dernier né de la papesse de la littérature Thrash et aussi du lesbianisme militant, le tout dans un polar quasi underground où une petite lycéenne, Valentine, disparait, recherchée par 2 femmes détectives dont l'une est terrifiante et l'autre idiote (des gouines branchées) qui finissent par la retrouver. Le sommet étant atteint quand la gamine fait exploser une bombe cachée dans son vagin à l'intérieur du Palais Royal à Paris. On pourrait dire que c'est du Houellebeck femelle mais c'est un peu mieux que cela , le style et le vocabulaire sont stupéfiants de crudité pour un lecteur moyen qui a du mal à déchiffrer ou saisir les expressions idiomatiques de ce milieu , mais c'est tordant , drôlissime et complétement déjanté.
On se demande malgré tout, pourquoi écrire un tel livre comme objet littéraire et surtout pourquoi lui donner un Prix qui est quand même prestigieux ? Cet écrivain a l'air intelligente, elle affirme être souvent déprimée, est capable d'un regard critique aigu sur la société bourgeoise, se préoccupe par ailleurs de la cause lesbienne qui serait un problème social à ses yeux .Bref, tout cela n'a que peu d'intérêt et a été mieux fait par Michel Houellebeck précisément, et on peut regretter qu'un personnage tel que la Hyéne par ex . qui est de loin la création la plus remarquable du roman, en soit réduite à faire des opérations de police assez minables et se livrer à des orgies lesbiennes genre film porno , dans les bas fonds du Barcelone .. Il y a quand même un réel talent chez Despentes qui pourrait la mener vers le monde de Dostoïevski par exemple, plutôt que de se complaire dans des personnages aussi plats et vulgaires que ces créatures issues finalement de l'envers de la société de consommation. Il n'y a aucune conscience du mal, de souffrances incurables ou même de courage social devant la transgression chez ces bonnes femmes, juste une sorte de consommation banale de petits orgasmes de groupes.C'est affligeant .
Il y a eu déjà de meilleurs récits sur le Terrorisme urbain , mais il est vrai que le terrorisme adolescent est peut être une nouveauté, mais on y croit à peine, car le personnage de Valentine est assez mal cerné, cette petite a peu de consistance : elle est une gamine sans repéres, que sa mère a abandonnée mais que la grand mére gâte outrageusement . Cependant elle est en souffrance. Un épisode savoureux est sa recherche de sa famille maghrébine car cette mére fantasmée est une Arabe qui se cache en bourgeoise française .. la visite en banlieue est très drôle , assez cruelle , pathétique ,mais pleine d'une grande finesse psychologique.Il y a quand même de tres beaux fragments dans ce roman thrash qui trace un portrait délirant d'une certaine jeunesse ni bougeoise, ni prolétaire, mais zombiesque, accrochée à ses textos , à sa musique merdique et sa sexualité facile et moche.Ce n'est pas tragique mais c'est certainement la photo d'une jeunesse perdue dans une société terriblement dégénérée , qui refuse tout futur .On ne dit pas « Yes, we can « maisbien « No, we don't ».
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